Toni est venu au monde quelques mois après la mort de notre Papa en 1926. Maman faisait de son mieux pour ne pas transmettre sa tristesse à ses deux garçons. Néanmoins, dès que nous comprenions ce que les gens parlaient
autour de nous, nous entendions cent fois, de la bouche de Maman, l'histoire de la maladie et de la mort de Papa.
Part douloureuse en était sa profonde déception de l'ignorance du Docteur ayant traité Papa, soit de l'estomac, au
lieu des reins. - Par la répétition de sa misère et de son chagrin durant des années, Maman avait probablement de la peine de jamais sortir de son agonie, comme je pense.
Tôt Maman me nommait "l'ainé, le responsable
du petit frère, etc.". - Décennies plus tard, je me rendais compte que ce rôle du "Petit", dans lequel fut coincé Toni, devait créer en lui des sentiments d'infériorité et peut être aussi une certaine jalousie
envers moi.
Pendant les années scolaires – Toni, dans les écoles primaires et secondaires, me suivait toujours dans la classe inférieure - jamais me demandait conseil, pas une seule fois, ni pendant l'école professionnelle
complémentaire durant nos apprentissages commerciaux! Bien entendu, Toni était assez intelligent pour suivre les cours sans difficulté et sans mon aide. Néanmoins, le contact personnel entre nous-deux manquait complètement,
dans ce secteur aussi!
J'avoue que ces réflexions murissaient tard en moi, même trop tard pour mener à une correction de nos relations fraternelles, soit avant nos retraites des vies professionnelles.
Malheureusement, Toni
tombait malade du cœur, menant à son retrait prématuré, suivi de multiple sclérose finissant par sa mort en 2002, après 5 ans d’Hôpital à Samedan et plusieurs années de soins précédentes
à son domicile de Zernez par Mia, son épouse dévouée.